Il y a les rêves que font les enfants et auxquels nous n’avons accès que lorsqu’ils les racontent. La petite Anna, quant à elle, parle dans son sommeil : elle se nomme et énonce tout ce dont elle a été privée la veille. Freud en déduit que le rêve est la réalisation d’un désir insatisfait dans la réalité où elle était privée de fraises. Ce rêve lui permet-il de surmonter la privation orale et de se constituer comme sujet entre les deux signifiants Anna Freud et fraises ?
Il y a les rêves que les enfants poursuivent éveillés, des histoires rêvées qu’ils se racontent avec des partenaires par exemple. Construisant ainsi leur monde, comment l’animent-ils ?
Il y a les rêves proposés dans les contes et les dessins animés, qui semblent venir rencontrer et modeler les rêves des enfants ou y faire effraction. Tel cet enfant terrorisé après avoir vu un film avec des clowns tueurs, qui ne cesse d’en faire des rêves virant aux cauchemars. Ces figures clownesques menaçantes ne démasqueraient-elles pas l’énigmatique désir de l’Autre à son égard ?
Au-delà du désir inconscient – souvent œdipien, mais pas toujours – exprimé dans les rêves, ne s’agit-il pas pour les praticiens orientés par la psychanalyse, de cerner, grâce aux récits de rêves, le réel auquel l’enfant a à faire ?